lundi 14 novembre 2011

Montréal 2 : le retour

Après une première expérience canadienne à Montréal fin août, j’ai décidé d’y retourner avec quelques amis. On en parlait depuis quelques semaines, avons failli y partir fin octobre mais avons finalement décidé d’attendre la fin des exams, sage décision. But du séjour : redécouvrir Montréal pour certains d’entre nous (Saskia et moi), découvrir pour d’autres (Mathieu et Édouard) et un peu des deux pour Antonin qui y est allé il y a 10 ans. Après moult hésitations et une promesse faite lors d’une soirée arrosée, Lauren accepte de se joindre à nous malgré le fait qu’elle y soit allée pendant une semaine un mois avant, lorsque nous étions à Chicago. On achète nos billets pour le car Toronto-Montréal. Six heures de trajets, de minuit et des brouettes à six heures du mat’ et des poussières. Aouch. Pour le logement, couchsurfing de nouveau…si nous arrivons à trouver quelque chose. Un des hôtes à qui j’ai demandé est prêt à nous héberger mais n’aura pas de temps à nous consacrer. J’essaye de trouver autre chose

Le week-end commence tôt, le jeudi soir. Pour pouvoir profiter de notre week-end, nous le prolongeons et banalisons le vendredi. Le jeudi matin, après avoir attendu en vain plusieurs réponses de couchsurfing, je recontacte Rémi pour lui demander si c’est toujours possible qu’il nous héberge, même si ce n’est pas idéal pour lui. Pas le temps d’attendre une réponse, il faut tout de même aller en cours ! Une fois ma classe de théâtre finie commence une course contre la montre. Je finis les cours à 15h20 et compte prendre le bus pour Toronto à 17h à l’université. Entre temps, il faut que je fasse l’aller-retour jusqu’à chez moi pour prendre mes affaires. But initial : rejoindre Lauren à 16h30 afin d’être en avance pour avoir une place dans le bus. 16h, je suis en pleine conversation avec Rémi qui a accepté de nous héberger. « Lauren, on se retrouve directement au car. » Je retrouve Saskia dans le bus qui nous amène à l’université où nous rejoignons Lauren qui attend le car pour Toronto. « Ah ouais, y’a du monde quand même. » Lauren étant déjà dans la queue devant le bus, nous la rejoignons, passant ainsi devant une quinzaine de personnes (malgré mon sentiment de culpabilité). Tactique qui s’est avérée peu utile vu que la dernière personne qui a eu une place dans le bus était celle juste devant nous dans la file. Au moins, les quinze personnes derrière nous ne nous maudiront pas ! Greyhound, la société de transport, nous assure qu’elle fait venir un autre bus (étant donné la trentaine de personnes n’ayant pas pu monter dans le bus). Nous poireautons une petite demi-heure, le bus arrive et nous partons tous les trois pour Toronto.

Nous arrivons dans la capitale de l’Ontario aux alentours de 19h-19h30. Une seule idée en tête : tant pis, on n’attend pas les autres, il faut qu’on mange quelque chose. On décide donc de « pré-manger » quelque chose de léger en attendant Mathieu, Antonin et Édouard qui nous rejoignent un peu plus tard à cause d’un exam. On se retrouve dans un resto italien à se partager deux bonnes plâtrée de pâtes. Ahem, on avait dit léger. On parle de nourriture, Saskia et Lauren considérant toutes deux la cuisine italienne comme la meilleure au monde. Tsss, des pâtes et des pizzas, c’est bon mais on fait quand même facilement mieux ! On finit par dériver sur des sujets plus sérieux et passons une bonne demi-heure à parler de racisme et d’immigration en Europe et en Australie… Il est temps de partir avant qu’on déprime ! Nous rejoignons donc les copains à la gare d’autobus avant de partir manger jap dans un resto qu’Antonin et Mathieu connaissent par cœur et où Édouard et moi avons déjà été avec eux. Florian, qui va aussi à Montréal pour retrouver des amis à lui, nous rejoint peu après. Après toutes ces pâtes, je décide de rester raisonnable et de prendre quelque chose de léger jusqu’à ce que je change d’avis pour prendre un menu. La tendance du week-end est donnée. Ce sera un week-end calorique ! Les filles, qui ont entrepris un healthy November (novembre diététique) ont déjà décidé qu’il ne les suivait pas à Montréal (ni à Toronto apparemment) ! On mange tranquillement. « De toute façon, on a le temps, blablabla. »

On essaye quand même d’être à la gare avec presque 45 minutes d’avance. « Vous croyez que cette queue énormissime c’est pour Montréal ? » « Oui. » « On va jamais rentrer si y’a qu’un bus… »En fait si. Les bus à deux étages de la compagnie Megabus nous ont impressionnés ! Nous sommes rentrés ainsi que les 20m de queue derrière nous. Sept personnes sont restées à quai, ce qui a provoqué un petit scandale étant donné que les tickets assurent un siège à bord de l’autocar en question. Étant donné le prix payé pour pouvoir prendre le bus de nuit, s’attendre à avoir une place, c’est un minimum. Enfin, nous sommes dedans, c’est le principal. Le bus est bondé et comprend une dizaine de Juifs traditionnalistes (long manteau, barbe, tresses et chapeau) qui se révèlent être des voisins plutôt spéciaux. Plutôt que d’utiliser la soute, ils ont tous gardé leurs bagages avec eux et ont encombré le couloir. À chaque arrêt, ils sortaient pour faire telle ou telle chose, malgré les menaces du chauffeur de partir sans eux. J’étais placé devant l’escalier entre les deux étages. Bizarrement, l’un d’entre eux est resté planté dans l’escalier pendant au moins deux heures sans rien faire. Au moins, ça nous a fait des choses à nous raconter en arrivant à Montréal. Bien entendu, la nuit fut très pénible. Sur les six heures de trajet, j’ai du dormir une ou deux heures. Rien de franchement étonnant. Nous sommes arrivés à Montréal à 6h30, heureux de quitter enfin ce bus surpeuplé et inconfortable pour se retrouver dans le froid glacial québécois.

Rémi nous ayant donné rendez-vous chez lui à 8h30 pour pouvoir déposer nos affaires, nous décidons de trouver un endroit où boire un café (indispensable après une telle nuit) et manger un bout. Facile ? En théorie oui, si on se réfère à la France. En vrai, c’est aussi facile que de trouver un bar à Toronto quand on ne connaît pas la ville. Nous avons marché pendant…une demi-heure ? avant de finalement trouver quelque chose d’ouvert…pardon, quelque chose qui allait ouvrir bientôt. On attend devant. La serveuse nous dit qu’on peut entrer (l’entendant parler, on se rend bel et bien compte qu’on est au Québec). On entre, elle nous dit qu’il y aura un peu d’attente avant que les pâtisseries soient prêtes. On est au chaud, ça nous est égal. Après un peu d’attente, je peux savourer mon capuccino et mon muffin. Une fois rassasiés et réchauffés, on prend le chemin du quartier de la Petite Italie où nous allons être hébergés pour les trois jours suivants. Métro Jean Talon puis dix petites minutes à pied dans la fraîcheur matinale. Le quartier est calme et vraiment joli, typiquement canadien. On arrive devant le numéro recherché. J’appelle Rémi, pas de réponse. « On fait quoi, on sonne ? » On sonne. Une tête apparaît à une fenêtre. « Au moins, y’a quelqu’un. » On est accueilli par un des collocs de Rémi puis par Rémi. La maison est vraiment sympa. Quatre chambres, un salon et un sous-sol immense où nous nous établissons. Après une heure à trainasser, on se décide enfin à partir direction le Vieux-Montréal pour faite du tourisme. Cathédrale Notre-Dame, vieux port, vieux quartier, on (re)découvre avec plaisir la ville.


Pour le repas de midi, je convaincs tout le monde d’aller au Schwartz’s, un des restos les plus fameux de Montréal. Spécialité : sandwichs à la viande fumée. On arrive devant, une queue. Encore. Au moins c’est un bon signe ! Afin d’optimiser nos chances d’avoir de la place à l’intérieur (le local est petit, les tables aussi), on se sépare en deux groupes de trois. On arrive à entrer assez rapidement et on commande la spécialité avec Lauren et Édouard. Dur de se réhabituer à parler Français dans les lieux publiques ! En attendant, on sympathise avec nos voisins de table qui viennent du sud de l’Ontario. Quand arrive enfin notre assiette, on peut enfin goûter à cette spécialité juive que j’ai ratée lors de mon premier séjour à Montréal. Résultat : oui, c’est sympa mais est-ce que ça mérite sa notoriété ? Pas sûr. En plus, le serveur était franchement désagréable. Je suis tout de même content d’avoir essayé !



Après ce repas léger, on décide d’entreprendre l’ascension du Mont Royal, point de vue sur Montréal. En chemin, on tombe sur notre première neige !


Bon ok, c’est juste de la glace à côté d’un local bizarre mais ça ne nous empêche pas de jouer avec avant de reprendre notre ascension ! Après une bonne marche, on se pose sur le belvédère pour admirer le panorama sur Montréal et respirer l’air frais.


Peu après, on redescend par l’autre côté.


On fait mumuse avec les écureuils (qui sont aussi nombreux et peu farouches que les pigeons parisiens mais quand même beaucoup plus mignons) puis après une longue marche, on finit par trouver l’oratoire Saint Joseph, établissement religieux aux faux airs de Sacré Cœur.


Alors qu’on profite paresseusement du coucher de soleil derrière l’une des baies vitrées de ce bâtiment publique, Florian nous rejoint. On finit par quitter l’Oratoire pour prendre un bus et se rendre en ville. Direction la rue Sainte Catherine et ses magasins, mission shopping ! Personnellement, n’ayant rien à acheter, je me contente de suivre. Une fois le magasinage fini, on se rend dans un pub afin de regarder le match de Hockey Montréal-Ottawa. Le plus important étant bien sûr ce qu’on avait dans l’assiette… Pizza, pâtes, burgers et poutine (et deux immenses pichets de bière). Un pied de nez à la diététique mais on s’est régalé ! On a bien sûr continué à commander en Anglais avant de se rappeler que les gens parlent Français ici... On n’a finalement pas attendu la fin du match pour partir et nous sommes rendus dans un bar plutôt célèbre de la ville, le Saint Sulpice. Un vrai labyrinthe. Le bar s’étend sur plusieurs étages, des escaliers dans tous les sens. On se perd de vue dès le départ ! On passe une soirée plutôt sympathique puis on quitte le bar pour rentrer. On passe devant un McDo…passage obligatoire pour notre ligne puis on prend le métro. On a de la chance, on ne le sait pas vraiment mais c’est le dernier ! On finit par arriver chez Rémi. Ouf, la porte est ouverte. On croise Rémi, on papote un peu et au lit !

Le samedi, le réveil fut un peu dur… Faut bien rattraper le sommeil en retard ! On parvient quand même à partir de la maison vers les 12h45 après avoir sympathiser avec la colloc allemande de Rémi. Direction la Banquise, un des restaurants à poutine les plus connus de la ville. J’avais déjà goûté la poutine deux fois et ça ne m’avait pas emballé. Un passage à la Banquise et je peux vous dire que j’ai adoré ça ! Pas très équilibré par contre… Bacon, poivron, champignons, oignons en plus des frites, du fromage et de la sauce. Aouch ! Mais quel délice ! Après ça, je quitte le groupe qui se dirige vers le stade olympique et la biosphère que j’ai déjà visités et je retrouve mes amis Jade et Nika avec qui je passe l’après-midi dans les alentours de leur université, McGill. Je retrouve en fin d’après-midi tout le monde pour acheter quelques bouteilles de vin. Ce soir, c’est cuisine française ! On rentre chez Rémi, on passe au supermarché pour faire quelques courses et on envahit la cuisine. Je prends le commandement des opérations avec l’aide précieuse de Saskia et Lauren. Au menu, rien d’extraordinaire mais c’était bon quand même ! Sauté de porc, pseudo-ratatouille et riz. Arrosé de vin. Mathieu nous a concocté un crumble en dessert et Rémi nous fait goûter son whisky au sirop d’érable. Soirée très sympa où nous parlons bien avec Rémi et ses collocs. Une fois le repas fini, on abandonne nos hôtes à leur travail et on retourne en ville. Première cible, la Foufoune électrique, un autre bar bien connu de Montréal. Musique métalleuse et forte. On finit nos pichets et on part. Pour Saskia, Lauren, Mathieu et moi, un autre classique montréalais est au programme : un club de strip-tease alors qu’Antonin et Édouard vont dans un bar. Expérience intéressante et plutôt marrante quoi qu’assez chère ! On paye pour entrer, on paye pour avoir une place, on doit en permanence avoir à boire (mauvaise idée de prendre des shots de tequila !). Lauren et Saskia ont refusé d’aller danser avec les strip-teaseuses, on ne sait pas pourquoi. On finit par quitter le club une petite heure plus tard et on retrouve les autres à la Distillerie, un autre bar plutôt connu. On n’y traîne pas, la fermeture approchant. Passage obligé au McDo, encore une fois avant de prendre deux taxis pour rentrer (chauffeur assez bizarre, mettant la musique à fond pour ne pas nous entendre parler).

Dimanche arrive, déjà le dernier jour. J’ai rendez-vous avec mes cousins expat’ Lucile et Matthieu à la Petite Ardoise pour aller bruncher. Je n’ai pas vu Matthieu depuis plusieurs années ! On rattrape le temps perdu autour d’un brunch délicieux. Après deux heures, on se sépare et je rejoins le gang à l’université McGill où nous regardons passablement circonspects l’équipe de Quidditch de McGill s’entraîner.


Vu le décor, ce n’est pas des plus étonnants ! La plupart des bâtiments de McGill ressemblent à s’y méprendre à des ailes du château de Poudlard !


Après une petite ballade, on s’est dirigé vers la rue Saint Denis où nous avons mangé une pizza…pas n’importe quelle pizza. La pire pizza au monde. La pizza en elle-même était très moyenne. La pizzeria était vide (ça aurait dû nous mettre la puce à l’oreille). Le service moyen, l’attente longue. Lorsque le moment de payer est venu, la serveuse nous demande d’attendre pour nous rendre la monnaie. On attend. On attend. Je plaisante : « Elle va nous dire qu’elle doit aller faire de la monnaie dans un autre resto. » Elle revient pour nous dire qu’elle va faire de la monnaie au glacier d’à côté… Bref, on laisse tomber et on paye par carte. On retourne à la Distillerie, le bar où Antonin et Édouard étaient la veille mais où on n’a pas consommé. On prend quelques cocktails puis on rentre chez Rémi. On achète deux bouteilles de vin en passant. Du bon vin français pour offrir. Du mauvais vin australien (qui n’était pas si mauvais) pour prendre un dernier verre avant de partie. On dit au revoir, on part. On arrive en avance à la gare. Y’a beaucoup moins de monde qu’à Toronto. Le bus était même pas plein mais j’ai eu quelqu’un à côté de moi (j’étais le seul d’entre nous, appelez moi chanceux). Six heures de route. Une ou deux heures de sommeil (allez, peut-être deux-trois heures) et on arrive à Toronto. On prend le temps d’aller à McDo pour aller prendre un petit-dèj. « De toute façon, c’est pas le bus de Waterloo qui sera plein. » Quand on va enfin prendre le bus, il y a une queue monstre sur l’un des quais. « Attends, le quai 11 c’est pas le nôtre quand même. » Si, c’était le nôtre. « Je sais pas si ça va le faire. » Non, ça l’a pas fait. La dernière personne à monter était juste devant moi. Comme un air de déjà vu… J’avais un cours à 9h30. Le bus devait m’amener un peu avant 9h à l’université. Le bus qu’on a pris m’a permis d’être à l’heure à mon cours de 10h30. Tant pis !

Voilà, une semaine est passée depuis le retour de Montréal et la routine de Waterloo a repris. Enfin routine, j’ai quand même participé à une fête typiquement suédoise organisée par des Suédoises… Et ça c’est cool !

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