jeudi 12 janvier 2012

Derniers jours à New York

La file d’attente pour aller à New York est plutôt impressionnante et les passagers ont déjà commencé à embarquer mais je suis confiant, Greyhound s’arrange pour faire partir ses passagers. Je m’installe donc dans la file et j’attends. Les bus défilent et se remplissent. Pas de soucis pour faire passer mes bagages supplémentaires (en théorie un bagage à main et un bagage en soute). Je finis par monter dans un bus. Je ne trouve pas de place, je descends, je récupère mes bagages en soute. Mauvais calcul, apparemment il y a encore de la place dans ce bus ! Très bien… Je remets mes bagages en soute, je remonte et, en effet, je trouve une place. Mon voisin de siège parle avec ses copains derrière lui, j’engage alors la conversation : « T’es Français ? ». Je suis tombé sur des Français ayant passé tout comme moi un semestre d’étude au Canada, eux à Québec City. Lui et ses amis vont passer une semaine à NY où ils ont loué un appart à plusieurs. J’apprends même qu’ils retrouvent un ami qui a fait son échange à Waterloo, le monde est petit ! Le trajet jusqu’à la frontière se passe tranquillement. Je profite du miracle des bus canadiens/américains qu’est la présence de prises qui me permet de brancher mon ordi pour regarder des séries. Arrivés à la frontière, le bus s’arrête quelques minutes à un duty free (apparemment pas si intéressant à en croire mon voisin, je ne suis pas allé vérifier moi-même). La moitié du bus ne peut s’empêcher de s’arrêter pour aller acheter des chips ou autres conneries diététiquement réprouvables. Et ils prennent leur temps (ce pour quoi je les blâme, vous comprendrez pourquoi dans quelques lignes).

Étant donné le nombre du bus partis de Montréal (et potentiellement d’autres bus d’autres provenances), la file d’attente à la frontière est longue. Je compte facilement 6 ou 7 bus devant moi, quelques autres derrière. Il est minuit-1h. Je me dis que l’attente ne devrait pas être si longue (mon cerveau devait être embrumé par la fatigue vu qu’il faut en moyenne 45min à 1h par bus pour passer la frontière, sans compter les véhicules privés qui doivent eux aussi passer). Nous avons attendu. Attendu. Attendu un peu plus. Attendu encore. Continué à attendre. Le fait d’attendre (conjugué au confort moyen du bus) m’empêche de dormir. Finalement, on passe à la frontière. L’heure à quelque peu avancé. Il doit être 6h. Ah oui, quand même. Peu importe, je passe premier, je passe sans soucis et j’attends. On quitte la frontière 1h plus tard vers les 7h. Arrivée originellement prévue à New York à 7h15… Ça risque d’être compliqué ! Le point positif de cette affaire, c’est que j’ai réussi à dormir quelques heures après la frontière étant donné la fatigue accumulée pendant les heures d’attente insomniaque !

Nous somme finalement arrivés à NYC peu après 13h. Je retrouve mes bagages maudits et me charge, à la recherche d’un métro direction mon auberge de jeunesse après avoir acheté un muffin pour me faire de la monnaie (les distributeurs de tickets de métro rendent la monnaie en pièces et je voulais éviter de me retrouver avec 17,50$ en pièces sonnantes et trébuchantes). Au départ, j’avais espéré faire du couchsurfing pour éviter de passer le week-end seul et visiter New York avec des Newyorkais mais n’ai pas eu de réponse positive à mes demandes originelles. Je me suis donc rabattu sur une auberge de jeunesse plutôt bien placée et relativement bon marché (dans les 25€ la nuit, ce qui est vraiment intéressant pour NY) pour un « dortoir » de deux lits superposés (c’est généralement 6 lits). Malgré deux possibilités d’être hébergé en couchsurfing de dernière minute (un mec bizarre avec un appart apparemment assez sale d’après ses références et qui habite à Brooklyn et un autre qui a l’air normal, qui habite sur Manhattan mais qui a supprimé ou désactivé son compte couchsurfing après m’avoir envoyé sa proposition), je décide de garder ma réservation à l’auberge de jeunesse mais propose tout de même au second gars, Michael, d’aller boire un verre ensemble. Je serai plus libre, ce qui est mieux quand on a trois tonnes de bagages et qu’on ne veut pas attendre 8h que son hôte aie fini de bosser. Je prends donc le métro newyorkais suivi d’une bonne marche d’un quart d’heure (ce qui paraît long quand on est chargé comme une mule). J’arrive à mon auberge vers les 14h. Je peux prendre ma chambre uniquement à partir de 15h mais ai la possibilité de stocker mes bagages dans leur « store room ». Je m’empresse de me débarrasser de mes deux sacs de fringues et pars à la recherche d’un endroit où manger, de préférence avec une connexion wifi (n’arrivant pas à me connecter à celle de l’auberge). Je me retrouve donc chez McDo où je profite d’un excellent repas des plus équilibrés (et surtout de leur connexion internet gratuite) !

Je retourne à mon hôtel sous la pluie à 15h afin de m’installer. Je me pose tranquillement et en profite pour faire une sieste. Entre temps, je reprends contact avec la personne de couchsurfing que j’ai prévu de voir le soir. Rendez-vous à 20h à l’une des gares centrales de NY (en espérant qu’il ne s’agisse pas d’un traquenard pour m’extorquer mes sous et me laisser gisant mort dans le caniveau…si je vous écris aujourd’hui, vous avez probablement la réponse). Après ma petite sieste et malgré la pluie qui a pris une allure de tempête des plus impressionnantes, je décide de sortir me balader. Mal m’en a pris. Je sors, je compte faire une bonne marche jusqu’à l’Empire State Building, je change d’avis, je vais au métro, je décide de faire demi-tour, je prends une mauvaise direction, je retrouve mon chemin et j’arrive à l’auberge… Résultat, mon jean est trempé jusqu’à mi-cuisse, mon manteau dégouline et mes Converses en daim que je mets pour la première fois sont durablement endommagées… Pas réellement ma meilleure idée ! Je remonte donc dans ma chambre, tente tant bien que mal de faire sécher mes affaires sur le radiateur et reste 1h30 à mon auberge en bas de pyjama. Je finis par renfiler mes habits détrempés (leur heure et demie sur le radiateur n’a pas changé grand-chose !) et ressors pour affronter la pluie newyorkaise et retrouver Michael. Heureusement, le déluge s’est calmé et le vent également. Je ne vois plus de gens désespérés voir leur parapluie se faire retourner par le vent. En revanche, les poubelles sont là pour en témoigner. Je vois en moyenne entre 3 et 5 cadavres de parapluie par poubelle publique ! Je marche jusqu’au métro dans mon jean affreusement trempé, traverse la ville et retrouve Michael. Il m’emmène tout d’abord dans le bar le plus vieux de la métropole ! Un bar ouvert au XIXe siècle (pas si vieux que ça !) et dont la majeure partie de la décoration n’a pas changé depuis la Première Guerre Mondiale !


Bières brassées maison à 2$, c’est vraiment pas cher même si les verres ne sont pas grands. J’apprends que Michael parle Anglais, Espagnol et Esperanto (au moins) et on bavarde bien ! C’est toujours plus sympa à plusieurs que tout seul ! Après ce premier passage, on se balade jusqu’à ce qu’on trouve un resto qui nous plaise. On mange Jap’ puis il me propose de me balader sur les quais pas très loin de chez lui (vais-je finir égorgé et retrouvé flottant dans l’eau trois jours plus tard ?), ce que nous faisons. On se promène avec, de l’autre côté de la rive le New Jersey, on parle bien puis, vers les 23h nous nous séparons pour rentrer à nos logements respectifs. Une fois de retour à l’auberge, je sympathise rapidement avec mon voisin de chambre pour une nuit, un jeune Américain de Los Angeles à New York pour un entretien d’embauche avant de me coucher. Miracle, la connexion internet de l’auberge fonctionne !

Le lendemain, je traîne au lit. En même temps, je n’ai rien de prévu avant la fin d’après-midi. Je pars en fin de matinée le cœur (et le dos) léger(s) pour aller marcher tranquillement dans NYC. Mon but premier, suivant les conseils de ma cousine Lucile, le Highway, une piste de chemin de fer aérienne qui traverse la ville et qui a été transformée en chemin de promenade/espace vert.


Cette promenade passe à 300m de mon hôtel et offre une superbe balade jusqu’à Greenwich Village, l’un des quartiers les plus populaires de la mégalopole. Je prends donc ce chemin, m’émerveillant des vues sur la ville et du côté paisible de la marche (malgré d’assez nombreux passants). Si ce n’est la vue sur les buildings, on s’imagine difficilement dans la plus grande métropole américaine ! Mes pas m’amènent donc à Greenwich Village, quartier plutôt hype et réputé pour être notamment le quartier gay. Je comprends pourquoi le quartier est populaire ! Les immeubles sont pleins de charme, on n’a pas du tout le sentiment d’être au cœur de la Big Apple, on est dépaysés.


Le quartier grouille de restos alléchants (notamment pas mal de restos français dont les menus m’ont mis l’eau à ma bouche…les prix un peu moins). J’ai passé des heures à me balader sans but dans les rues quadrillées de Greenwich Village. J’ai cherché un resto pendant longtemps jusqu’à ce que j’entre dans un petit resto bio où je me suis régalé avec un burger de saumon (excellente idée au passage). Je finis par quitter ce quartier direction l’Empire State Building. Une fois au pied du gratte-ciel, je décide de ne pas monter au vu de la queue et du prix (20$). J’aurais peut-être dû mais bon tant pis ! Je continue ma marche et retrouve le Highway, une portion que je n’ai pas encore faite et rentre à l’auberge. Je me pose une petite heure ou deux avant de ressortir.

Je dois retrouver Amanda, une amie américaine que j’ai rencontrée à Compiègne où elle a fait un échange au printemps dernier. On avait sympathisé assez brièvement à la fin du semestre à des soirées internationales où j’avais été invité et, lors de sa soirée de départ, je lui avais promis d’aller la voir à NY quand je serais au Canada. Je n’ai qu’une parole. Et malgré le peu de fois où l’on s’était vu, c’était comme si on se connaissait de longue date ! Outre le prix intéressant de mon billet d’avion au départ de New York, revoir Amanda a été un point décisif dans la décision de retourner aux States. Je la retrouve au métro près de mon auberge de jeunesse. Les retrouvailles nous font très plaisir à tous les deux et elle est ravie de pouvoir pratiquer de nouveau son français ! Après une petite discussion, on décide de se diriger vers Little Italy où se trouvent ses restos de prédilection. On se promène un peu dans le quartier avant d’aller dans un resto italien où elle a l’habitude d’aller avec ses parents. Pizza pour moi, pâtes pour elle et on se raconte tout ce qu’on a à raconter. Mon extraordinaire semestre au Canada, son retour à la vie américaine après avoir passé six mois en France… Après le resto, on marche un peu pour digérer et on va se poser dans un bar (où le videur plaisante avec Amanda au vu de ses 21 ans, âge légal pour boire de l’alcool aux States, récents). Deux bières et pleins de papotage plus tard, on prend le métro ensemble et on se sépare avec la promesse de se revoir cet été vu qu’Amanda projette de passer des vacances en France. Une fois à l’auberge, personne. Pourtant mon voisin de la veille m’avait dit qu’il avait dû réserver une seconde auberge car celle-ci était complète pour la nuit en question. J’ai finalement passé la nuit seul dans mon dortoir de deux lits.

Le lendemain, je ne me suis pas levé trop tard. Je devais quitter l’auberge à 11h au plus tard. Après avoir bouclé mes bagages que j’ai encore une fois pu laisser pour quelques heures à l’hôtel, je suis retourné au McDo pour prendre un café et profiter de la connexion wifi. J’ai ainsi pu valider mes vols pour pouvoir gagner du temps à l’enregistrement à l’aéroport. Je suis ensuite allé me promener. Je suis retourné sur le Highline, ne sachant pas où aller et souhaitant rester dans le coin.


Après cela, je suis allé dans un resto-grill typiquement américain pour prendre mon dernier repas newyorkais. L’hésitation n’a pas été longue : hamburger, occasion oblige ! Je suis retourné à mon auberge récupérer mes bagages afin de finalement me lancer dans mon grand trip en direction de Paris. Ne sachant pas exactement combien de temps il me faudrait pour rejoindre l’aéroport de Newark, dans le New Jersey, et étant d’un naturel prévoyant, je m’y prends à l’avance. Ma précédente crainte d’avoir des soucis à cause du prix bas de mes billets d'avion s’est dissipée le matin même quand j’ai validé mes réservations en ligne. Je me lance donc en direction de la gare centrale où je prends un train allant dans le New Jersey, l’État le plus moqué des États-Unis, spécialement par les New Yorkais mais pas seulement ! J’arrive finalement bien en avance à l’aéroport. L’enregistrement des bagages pour mon vol est déjà ouvert, le moment de vérité arrive. J’ai droit en théorie à un bagage de 23kg en soute et un autre de 8kg en cabine. Or, j’ai trois bagages. Je pèse mon sac, 20kg. L’hôtesse me propose de mettre un de mes sacs-à-dos en soute, je demande si je peux prendre les deux avec moi en cabine. Pas de soucis mais au final, je pèse mon sac-à-dos de vêtements et, étant donné que c’est un bagage à main et non un gros sac, l’hôtesse me dit que je n’ai rien à payer en plus, même si je mets 28kg en soute au lieu des 23kg alloués. Je peux alors m’installer tranquillement dans la salle d’embarquement où je profite des prises à disposition pour utiliser mon ordi. Une fois l’embarquement commencé, je m’en vais acheter un dernier cookie sur le sol américain pour utiliser les quelques dollars qu’il me reste.

Le vol New York-Copenhague s’est bien déroulé même si je ne suis pas parvenu à dormir (rien d’étonnant à cela). L’étape à Copenhague s’est passée tranquillement et j’ai réussi à dormir une petite heure sur le vol Copenhague-Paris. À Paris, j’ai récupéré mes bagages sans soucis malgré quelques accrocs et je me suis lancé avec mes 38kg sur les bras et mes tonnes de souvenir dans la tête vers le RER parisien, de retour dans une réalité qui, pour quelques mois, m’avait totalement échappée !

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